Vincent Van Gogh


Missions de vie


Issu d'une famille bourgeoise de six enfants des Pays Bas, Vincent Van Gogh portera le prénom de son frère mort-né. Il est quelque peu surprenant d'apprendre que Vincent s'est lancé au départ dans la peinture et le dessin par dépit. En effet, il s'était précédemment essayé à plusieurs métiers comme enseignant, marchand d'art mais sans succès. Puis, suite à une grosse déception amoureuse, il est certain d'avoir trouvé sa mission de vie : être pasteur tout comme son père. Sa sensibilité et son désir profond d'aider les miséreux vont le pousser à étudier la théologie, devenir prédicateur avant d'obtenir une mission de deux ans en tant qu’évangéliste en Belgique. Mais son zèle religieux associé à un tempérament instable et hors norme font peur, alors on finit par le congédier. C'est durant cette expérience en Belgique qu'il va s'essayer au dessin, en prenant comme modèle des cultivateurs et vivra comme eux dans une extrême pauvreté, souffrant de carence alimentaire jusqu'à la fin de sa vie.
Après toutes ses expériences, il finira par se plonger à corps perdu dans le dessin et la peinture considérant que c'est la seule chose qu'il pouvait faire.


Vincent Van Gogh passa deux ans à Montmartre (1886-1888)


C'est à Paris à l'âge de 33 ans, à Montmartre précisément que son art prendra tout son sens. Il vécut pendant deux ans chez son frère Théo. Théo était gérant d'une succursale dénommée Goupil marchand d'art. Vincent et Theo vécurent d'abord au 25 rue Victor Massé puis plus longuement au 54 rue Lepic, au troisième étage, où Vincent réalisera la plupart de ses œuvres parisiennes.
Il y peindra : le Moulin de la galette, les carrières de gypse, les terrains vagues, les toits de Paris ainsi qu'une vue depuis sa fenêtre.

A son arrivée, sa peinture avait des tons plus sombres : noir et marron car il était fortement inspiré par le peintre Jean François Millet qu'on surnomme aussi « le peintre des paysans » mais aussi par la sombre lumière de Rembrandt.

Pendant ces deux années montmartroises, il fit des rencontres déterminantes : Paul Gauguin, Henri de Toulouse-Lautrec, André Derain, le Père Tanguy et visita aussi de nombreux musées, en particulier le Louvre. Il s’intéressa également à l'impressionnisme, fasciné par ses couleurs et sa lumière mais aussi à l'art japonais. A partir de là, il décidera d'opter pour des couleurs plus vives et lumineuses.
C'est donc sans nul doute à Montmartre qu'il crée son art et son style.
Il a réalisé un portrait célèbre du Père Tanguy, influencé par le japonisme.



Son séjour à Arles et conséquences


Avide de lumière, de couleurs vibrantes et formes audacieuses, il sait qu'il lui faut quitter Paris pour le Sud de la France. Il part s'installer en Provence, à Arles où il vivra dans cette maison qu'on surnommait la Maison Jaune et qui l’inspirera puisque le jaune vif sera prédominant dans ses œuvres, comme par exemple ses tableaux de sa chambre, des rues d'Arles, la campagne arlésienne sans oublier ses inoubliables vases de tournesols (tournesols qu'il avait déjà commencé à peindre pendant son séjour parisien). Dans la Maison Jaune, il avait pour ambition de créer une communauté d'artistes avec son ami Paul Gauguin. Mais peu après son arrivée, Gauguin, ne pouvant s'acclimater à Arles, décide de partir. Vincent fut anéanti par cette nouvelle car il avait fondé de nombreux espoirs dans ce projet : bénéficier d'un soutien moral d'un ami peintre talentueux mais aussi un moyen pour lui de ne plus être dépendant financièrement de son frère Théo. Mais derrière cette déception se cache peut être aussi une peur de la solitude. Pris d'un accès de folie et de chagrin, il se coupa une oreille. S'en suit une longue hospitalisation ainsi que son internement à l'asile Saint-Rémy-de-Provence. Dans ce monastère du XIIème siècle reconverti, il continuera à peindre, notamment des portraits des résidents ou du personnel.


Auvers-sur-oise


Préoccupé par l'état de santé et de détresse psychologique de son frère, Théo lui suggère de prendre retraite à Auvers-sur-Oise, à deux pas de Paris où il pourra rejoindre Vincent plus rapidement et être suivi par le docteur Gachet qui est aussi un grand amateur et collectionneur d'art. Il séjourna dans une petite chambre de l'auberge Ravoux. D'autres artistes célèbres ont également séjourné à Auvers-sur-Oise et ont rencontré le docteur Gachet : Pissaro, Cézanne et le Douanier Rousseau. Vincent se plaît instantanément dans ce village que ce soit pour la nature environnante ou pour ses habitants. Il deviendra un ami proche du docteur Gachet. Ici, il retrouvera son inspiration et son goût de vivre. Il peindra plus d'un tableau par jour ce qui sera sa période la plus prolifique mais aussi certaines de ses œuvres les plus célèbres : « champ de blé aux corbeaux », « l'église d'Auvers » mais aussi des portraits du docteur Gachet et de sa fille Marguerite.


Fin de vie et hommages


Le 27 juillet 1790, Vincent se tire une balle dans la poitrine et meurt dans sa chambre le 29 juillet suite à sa blessure. On présume qu'il s'agit bien d'un suicide mais on n'en connaît pas la cause, aujourd'hui encore le mystère reste entier. D'autres sont avis que des jeunes du village lui ont tiré dessus et que pour ne pas les accuser, il aurait préféré avouer qu'il a voulu se suicider.
Son frère Théo atteint de syphilis, décédera six mois plus tard. Il sont enterrés ensemble au cimetière d'Auvers-sur-Oise, deux tombes côte à côte sur un tapis de lierre foisonnant provenant du jardin du Docteur Gachet. Deux hommes ayant cru au talent de Vincent sont liés à jamais par ce lierre symbole de fidélité et d'immortalité.

De son vivant, Vincent Van Gogh, n'aura vendu qu'un seul tableau. Après la mort de Théo, sa femme Johanna puis son fils Vincent continueront à faire connaître ses œuvres ainsi que les nombreuses lettres entre lui et son frère mais aussi avec d'autres artistes comme Gauguin.
Grâce à cette correspondance, on a commencé à s'intéresser de plus près à l'homme, à l'artiste et à ses œuvres. Tant d'hommages lui ont été rendus par la suite, ses œuvres tout autant que sa vie chaotique sont indissociables de sa folie de peindre. Grâce à l'amour de siens, il aura eu finalement sa revanche, il est devenu un peintre reconnu et éternel.

Pour en savoir plus


Une vie, une oeuvre: Vincent Van Gogh, emission France culture
https://www.franceculture.fr/emissions/la-compagnie-des-oeuvres/van-gogh-et-le-monde-tel-quil-est-14-son-oeuvre-est-sa-vie

Van Gogh, reportage, Visites privées
https://www.youtube.com/watch?v=tmvnvRBQWmc

Mais aussi séries sur Netflix :
La Passion Van Gogh de Dorota Kobiela et Hugh Welchman
At eternity's gate de Julian Schnabel

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